Mieux observer la Terre pour lutter contre la déforestation
Leader européen de l’observation de la Terre depuis plus de 35 ans, Airbus Defence and Space – Intelligence possède une constellation de satellites unique au monde. Avec son service Starling alimenté par l’intelligence artificielle, petits planteurs comme industriels ou administrations peuvent agir sur la déforestation liée à la production de matières premières.
Pouvez-vous présenter vos services d’observation de la Terre ?
Intelligence possède une constellation de satellites combinant optique et radar, avec des résolutions allant en optique jusqu’à 30 centimètres pour nos derniers satellites Pléiades Neo. Nous fournissons également à de multiples industries des solutions géospatiales digitales qui permettent d’accéder directement à des informations utiles répondant au mieux à leurs besoins métier au travers de produits et services à valeur ajoutée. Pour démocratiser l’accès à nos images satellite, nous avons lancé OneAtlas. Cette plateforme digitale intègre aussi des services de renseignement basés sur l’IA, comme la détection et le comptage d’objets (véhicules, avions, bateaux), la cartographie de classification des sols, ou encore la détection de changements.
OneAtlas propose plusieurs services thématiques, parmi lesquels Starling, consacré aux forêts. Quel est son objectif ?
Résultat d'une collaboration avec l’ONG Earthworm Foundation, Starling a été initialement développé pour vérifier les engagements de non-déforestation et d’approvisionnement responsable pris par le secteur privé exploitant l’huile de palme, la pâte à papier ou encore le cacao. Il est aujourd’hui proposé aux entreprises pour la vérification de leurs engagements « zéro déforestation » dans leurs chaînes d’approvisionnement mais également aux agences gouvernementales. Il permet également le déploiement de nouveaux services innovants (reboisement, protection environnementale, rétention carbone par la forêt, etc.). Le projet couvre désormais 22 pays à travers le monde, représentant 7 millions de kilomètres carrés avec une profondeur d’archive de 20 ans.
Concrètement, comment cela se matérialise-t-il ?
Le Gouvernement de Côte d’Ivoire a par exemple utilisé Starling dans la forêt classée du Cavally. Le service a non seulement pu détecter rapidement les activités illégales mais aussi permis un engagement fort des autorités et collectivités locales. Ces dernières ont optimisé des plantations existantes, diversifié les revenus et pris des actions de replantation et de soutien à la régénération de la forêt. La déforestation a reculé : 38 968 hectares ont été préservés, 75 919 arbres ont été replantés et 777 hectares de forêt témoignent de la régénération naturelle.
Comment ce projet est-il amené à évoluer ?
Il y a plusieurs enjeux pour les années à venir, liés principalement à la nouvelle réglementation européenne sur la déforestation importée, qui couvre l’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué à la déforestation. Nous allons adapter les chaînes IA de Starling afin de les calibrer et les entraîner sur de nouveaux écosystèmes, et en développer de nouvelles pour pouvoir travailler sur un plus grand nombre de produits de base, comme le soja. Nous souhaitons également aller plus loin avec par exemple l’évaluation de la biomasse et de sa capacité à stocker du carbone, ou les activités de reforestation.