« Nos solutions de micromobilité doivent profiter au plus grand nombre. »
Complémentaires des transports en commun, les trottinettes électriques et les vélos à assistance électrique en libre-service se développent dans de nombreuses villes de France. Quelles sont les perspectives de développement pour ces nouvelles solutions alternatives à la voiture ? Éléments de réponse avec Fabrice El Gohary, directeur du développement de Dott.
En quoi la micromobilité répond-elle aux enjeux de mobilité durable ?
La micromobilité permet de limiter le recours à la voiture individuelle en centre-ville ainsi que les nuisances associées à la congestion urbaine, à la qualité de l’air et au stationnement. Les vélos à assistance électrique et les trottinettes électriques participent, en effet, à la réduction de la pollution atmosphérique en ville. En individualisant les trajets des premiers et derniers kilomètres, la micromobilité favorise l’intermodalité et donc l’utilisation des transports publics. Elle couvre des zones mal desservies et les connecte au reste de la ville, et contribue également à la continuité du réseau de transports en commun en proposant des solutions la nuit ou les jours de grève, par exemple.
Quelle approche vous semble la plus adaptée aux besoins des villes ?
Une approche qui conjugue confiance, accessibilité et adaptabilité. Confiance, car nos équipes de maintenance garantissent la sécurité des utilisateurs et utilisatrices et la durabilité des matériels. Accessibilité, car nous apportons des solutions au plus grand nombre à travers des tarifs solidaires calqués sur ceux des transports en commun. Adaptabilité, enfin, grâce à des offres de service sur mesure, qui répondent aux besoins uniques des villes dans lesquelles nous opérons. En ce sens, nous sommes un partenaire responsable des villes, avec lesquelles nous partageons des données pour les aider à améliorer leurs infrastructures.
Comment mener à bien cette mission d'un service accessible à toutes et à tous ?
Du point de vue des utilisateurs et utilisatrices, l’introduction des vélos électriques a été clé, de par leur simplicité d’utilisation et du fait qu’ils conviennent mieux aux longs trajets. L’intégration de Google Maps aide également davantage de personnes à découvrir comment nous pouvons leur fournir l’option la plus efficace, en temps réel. Ensuite, pour que les tarifs restent accessibles, il faut maximiser les gains d’efficience opérationnelle, que ce soit au niveau matériel ou organisationnel. Ainsi, les données fournies par
Google Maps nous sont utiles pour adapter les déploiements à la demande et donc maximiser le nombre de trajets.
Ces solutions de micromobilité peuvent-elles se développer au-delà des grandes villes ?
Même si nous venons de déployer nos services à Bordeaux et Grenoble, nous discutons avec les villes de toute taille. Dans tous les cas, nous ne nous engageons que si nous sommes certains de pouvoir assurer un service de qualité. Notre but est d’être un partenaire de confiance, de faire en sorte que les services que nous offrons se maintiennent dans le long terme, tout en étant utiles et efficaces pour les villes où nous opérons.
À quoi peut-on s’attendre en termes de mobilité douce dans les années à venir ?
Le contexte économique actuel, avec un coût croissant de l’essence, favorise le développement de mobilités alternatives électriques. Le développement des mobilités douces devrait donc continuer, même si les stratégies changent d’échelle et que les territoires se questionnent sur les solutions à offrir. Nous souhaitons, pour notre part, développer des solutions innovantes, par exemple autour de vélos-cargos ou de trottinettes adaptables sur les fauteuils roulants pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite.